samedi 2 février 2013




Communiqué
Liberté pour Abdelkader Belliraj


Abdelkader Belliraj avait été condamné à perpétuité au Maroc le 28 juillet 2009, pour des faits de terrorisme qu’il ne cesse de nier. Arrêté le 18 janvier et non le 18 février 2008 comme l’annonçaient les autorités judiciaires et la presse, il a été porté disparu durant un mois, sans nouvelles pour sa famille. Un enlèvement extrajudiciaire, condamné par toutes les chartes internationales des Droits de l’Homme, le soumettant aux affres de la torture pour lui extorquer des aveux.

Ces flagrantes violations des droits humains ont été insidieusement « légitimées » par « la loi  anti-terroriste » qui a ouvert toutes grandes les portes à des arrestations massives et à des règlements de compte avec l’opposition et la contestation. C’est ainsi que la fabrication de ce que les autorités judiciaires et les médias du Maroc ont qualifié de « réseau Belliraj », n’a été qu’une parodie de justice. Car se trouvaient dans ce soi-disant réseau, des condamnés que la Justice, sous la pression de l’opinion et de la solidarité, a été acculée de libérer. Une preuve éclatante qui donne à voir que le dossier d’Abdelkader Belliraj s’effiloche significativement.

Selon les observateurs et l’AMDH qui ont suivi le procès d’Abdelkader Belliraj, « l’absence de toutes les garanties et conditions d’un procès équitable », était bel et bien criante. Un journaliste marocain Khalil Hachimi Idrissi, ni islamiste ni de gauche, notait dans le journal Aujourd’hui le Maroc, qu'« il persiste, tout de même, comme un sentiment diffus de scepticisme, voire de doute », et d’ajouter que « Plus personne ne comprend que dalle » dans l’affaire d’Abdelkader Belliraj, montée de toute pièce. Roland Planchar, journaliste dans La Libre Belgique et spécialiste des affaires de terrorisme, note qu’« au Maroc, les griefs sont sévères et précis. Mais plusieurs raisons font douter de la solidité du dossier "Belliraj" ». Alors que le rapport 2008 de la Sûreté de l’Etat belge conclue clairement que « Les éléments avancés par le Maroc n’ont donc pas permis de démontrer de manière indiscutable l’existence d’un réseau et l’implication de celui-ci dans six meurtres en Belgique ».

Abdelkader Belliraj, de nationalité belge, est donc victime d’un douteux déni de justice. Tous ses droits de citoyen ont été gravement bafoués. Lors de son passage d’inspection au Maroc, l’émissaire de l’ONU, Juan Mendez affirme que « l’usage de la torture est systématique au Maroc pour les cas impliquant des manifestants anti-gouvernementaux et ceux qui sont accusés de terrorisme ». Ce que toutes les chancelleries occidentales et européennes savent pertinemment. Pourtant les autorités politiques belges abandonnent ses nationaux dans les griffes de l’arbitraire, sous prétextes sacrés de liens bilatéraux grandement discutables, dès lors qu’il s’agit des droits humains. 

Nous demandons aux autorités politiques belges et aux consciences vives de notre pays, la Belgique, d’empêcher cette effroyable diabolisation qu’endure Abdelkader Belliraj, depuis 5 ans, loin de sa femme et de ses enfants.

Libérer Abdelkader Belliraj, c’est opter pour la démocratie et la justice, au moment où les peuples se révoltent au Maghreb et en Orient, à la recherche d’un changement significatif où se conjuguent Etat de Droit et prospérité. C’est également empêcher l’installation de la justice à deux vitesses qui infirme « l’éthique du vivre ensemble » et qui amalgame l’immigré minorisé à toutes les fautes, et le jette en pâture comme bouc émissaire dans la souffrance et l’errance. Abdelkader Belliraj est avant tout un Être Humain lésé de ses droits et diabolisé à l’extrême !

Liberté pour Abdelkader Belliraj ! Sans tabou, ni préjugés, ni complexe !

30/01/2013

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