Communiqué
Liberté pour Abdelkader Belliraj
Abdelkader
Belliraj avait été condamné à perpétuité au Maroc le 28 juillet 2009, pour des
faits de terrorisme qu’il ne cesse de nier. Arrêté le 18 janvier et non le 18
février 2008 comme l’annonçaient les autorités judiciaires et la presse, il a
été porté disparu durant un mois, sans nouvelles pour sa famille. Un enlèvement
extrajudiciaire, condamné par toutes les chartes internationales des Droits de
l’Homme, le soumettant aux affres de la torture pour lui extorquer des aveux.
Ces flagrantes
violations des droits humains ont été insidieusement « légitimées »
par « la loi anti-terroriste »
qui a ouvert toutes grandes les portes à des arrestations massives et à des
règlements de compte avec l’opposition et la contestation. C ’est
ainsi que la fabrication de ce que les autorités judiciaires et les médias du
Maroc ont qualifié de « réseau Belliraj », n’a été qu’une parodie de
justice. Car se trouvaient dans ce soi-disant réseau, des condamnés que la
Justice, sous la pression de l’opinion et de la solidarité, a été acculée de
libérer. Une preuve éclatante qui donne à voir que le dossier d’Abdelkader
Belliraj s’effiloche significativement.
Selon les
observateurs et l’AMDH qui ont suivi le procès d’Abdelkader Belliraj,
« l’absence de toutes les garanties et conditions d’un procès
équitable », était bel et bien criante. Un journaliste marocain Khalil
Hachimi Idrissi, ni islamiste ni de gauche, notait dans le journal Aujourd’hui le
Maroc, qu'« il persiste, tout de même, comme un sentiment
diffus de scepticisme, voire de doute », et d’ajouter que « Plus
personne ne comprend que dalle » dans l’affaire d’Abdelkader Belliraj, montée
de toute pièce. Roland Planchar, journaliste dans La
Libre Belgique et spécialiste des affaires de terrorisme,
note qu’« au Maroc, les griefs sont sévères et
précis. Mais plusieurs raisons font douter de la solidité du dossier
"Belliraj" ». Alors que le rapport 2008 de la Sûreté de l’Etat belge conclue
clairement que « Les éléments avancés par le Maroc n’ont donc pas permis
de démontrer de manière indiscutable l’existence d’un réseau et l’implication
de celui-ci dans six meurtres en Belgique ».
Abdelkader Belliraj, de
nationalité belge, est donc victime d’un douteux déni de justice. Tous ses
droits de citoyen ont été gravement bafoués. Lors de son passage d’inspection
au Maroc, l’émissaire de l’ONU, Juan Mendez affirme que « l’usage
de la torture est systématique au Maroc pour les cas impliquant des
manifestants anti-gouvernementaux et ceux qui sont accusés de
terrorisme ». Ce
que toutes les chancelleries occidentales et européennes savent pertinemment.
Pourtant les autorités politiques belges abandonnent ses nationaux dans les
griffes de l’arbitraire, sous prétextes sacrés de liens bilatéraux grandement
discutables, dès lors qu’il s’agit des droits humains.
Nous
demandons aux autorités politiques belges et aux consciences vives de notre
pays, la Belgique, d’empêcher cette effroyable diabolisation qu’endure
Abdelkader Belliraj, depuis 5 ans, loin de sa femme et de ses enfants.
Libérer
Abdelkader Belliraj, c’est opter pour la démocratie et la justice, au moment où
les peuples se révoltent au Maghreb et en Orient, à la recherche d’un
changement significatif où se conjuguent Etat de Droit et prospérité. C’est
également empêcher l’installation de la justice à deux vitesses qui infirme
« l’éthique du vivre ensemble » et qui amalgame l’immigré minorisé à
toutes les fautes, et le jette en pâture comme bouc émissaire dans la souffrance
et l’errance. Abdelkader Belliraj est avant tout un Être Humain lésé de ses
droits et diabolisé à l’extrême !
Liberté pour Abdelkader Belliraj ! Sans tabou, ni
préjugés, ni complexe !
30/01/2013
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