dimanche 24 juin 2012

Torture dans le procès Belliraj


1279530338-maroc.jpgTorture dans le procès Belliraj.      

http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?option=com_sectionnav&view=article&Itemid=53&id=1855

Le procès Belliraj en cours au Maroc a confirmé mot par mot les craintes formulées par Amnesty International en avril 2009. Violette Daguerre de la Commission arabe des Droits Humains : "...la Cour n’est pas parvenue, malgré un an et demi d’audiences successives, à prouver une quelconque accusation à l’encontre de ces prisonniers, dont M. Abdelkader Belliraj,... et certains des prévenus ont fait l’objet de poursuites pour le simple fait d’avoir eu des relations avec lui... Les prévenus ont insisté devant la Cour, qu’ils ont été soumis à des interrogatoires musclés et des aveux obtenus sous la torture au centre secret de la police politique de Temara..." [1]
Sur le traitement qu’il a subi, Abdelkader Belliraj écrit dans une lettre du 8 février 2010 : "Concernant la torture dans mon cas je souligne ce qui suit : pendaison par les pieds, tête vers le bas, pendaison pieds vers le bas, tout en étant dénudé complètement ou parfois en gardant le slip, fouetté par une cravache, ou un bâton crochu sur l’ensemble du corps. Coucher la victime sur le ventre tout en lui infligeant le fouet et le bâton sans parler des coups de pied et autres. La même opération couché sur le dos avec des décharges électriques. Ce calver a duré un mois et demi, les yeux bandés et les mains liées. Les PV sont rédigés par les services secrets en français, le rôle de la police judiciaire est de les traduire du français à l’arabe pour qu’ils soient soumis au juge d’instruction. Et pour fermer la boucle, elle fournit ces documents avec l’enseigne de son service et les signatures soutirées des victimes de force. Tout ce passe dans le goulag, car ce pays cache ses goulags. Il n’y pas de service de sécurité dans ce pays, il y a des chasseurs de primes et des receleurs de dossiers." Tous les avocats dans l’affaire Belliraj (35 inculpés pour “terrorisme”) viennent de décider de se retirer du procès. Ils veulent ainsi protester contre son déroulement et contre le refus du tribunal de vérifier les plaintes sur les tortures dont leurs clients ont été victimes. Tous les inculpés entameront une grève de la faim à partir de lundi 22 mars.
Même la Sûreté d’État belge souscrit et parle d’un procès qui n’est pas basé sur des faits : “Bien qu’elle ait eu vent de liens entre certains de ces individus, la Sûreté de l‘Etat (belge,ndlr) n’a cependant jamais été en possession d’éléments attestant leur implication commune dans une quelconque activité liée au terrorisme ou permettant d’établir un lien entre l’un d’eux et les six meurtres “belges” reprochés à ce réseau. Les éléments avancés par le Maroc n’ont onc pas permis de démontrer de manière indiscutable l’existence d’un réseau et l’implication de celui-ci dans six meurtres en Belgique”. (Rapport annuel 2008)

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